Je haïssais cet endroit au moins autant que mon ex-mari. Il n'y avait jamais rien à faire, toujours ces gens minables qui vous tournaient autour à longueur de journée. Mais le pire dans l'affaire, c'était d'être cloîtrée dans une sorte de pensionnat pour méchant. Cela n'avait rien de drôle, rien d'amusant. Je ne tirais même pas avantage d'avoir changer de corps. Sinon le fait que mon mari ne pouvait pas me reconnaître. J'en avais marre de errer sans but dans les recoins de cette ville recréée. C'était juste insupportable. Je ne pouvais même pas me suicider puisque j'étais morte depuis un mois déjà. Mais mon dieu, qu'est ce que je préférais être en vie. Le Paradis, tu parles, il porte plutôt le nom d'enfer pour moi. Je rentre dans l’épicerie un peu par automatisme, par dépit. L'envie irrésistible de manger des crasses me prend. Ben ouais, dans ce trou à rat, la pire chose à faire c'est de s'engraisser. Sauf que tu grossis pas non plus. Je peux pas faire de mauvaises actions à moins d'être encore prisonnière longtemps dans le centre. Alors je suis obligée d'être polie, je souris au gens que je croise ne pensant très fort que ce ne sont que des imbéciles. Puis, je tombe sur un tête connue, je souris d'un air moqueur et m'approche d'elle. Je lui touche les fesses. « Alors comme ça on se promène ? ». Je pince mes lèvres du bout des dents, en général ça fait craquer les hommes mais pas elle, elle est différente.